Voici ce qui a changé depuis le début du Covid-19.

- nos jeunes endeuillés ont peur de vivre la mort d'autres êtres chers - nos jeunes qui sont déjà anxieux (les jeunes endeuillés sont 4 fois plus anxieux que les autres) sont encore plus anxieux, ils présentent des symptômes clairs : cauchemars, perte d'appétit, difficulté à se concentrer, pleurs...

- les parents sont stressés, préoccupés, ils sont moins disponibles pour les besoins de leurs jeunes endeuillés

- les séparations sont plus complexes

- les deuils sont plus complexes (absence de rites, de réconfort physique...)

- les parents se demandent quoi faire, quoi dire, comment sécuriser

Il y a encore 170 décès par jour au Québec, il y a encore des séparations difficiles, il y a encore des gens malades. Ils passent davantage inaperçus, car dans l'ombre de la pandémie, mais vendredi un papa est mort avec l'aide médicale à mourir et sa petite a été exclue du processus et nos intervenants ont passé plusieurs heures en fin de semaine pour faciliter ce vécu avec la maman qui était désemparée et avait des idées noires.

Nous devons continuer à répondre aux situations de crise comme nous l'avons toujours fait car la situation actuelle amplifie les peurs, les réactions, les vulnérabilités. Il fragilise les réseaux mais aussi les capacités d'adaptation de notre clientèle. Les appels continuent, sont plus complexes et nécessitent une expertise professionnelle plus que jamais afin que nous protégions notre clientèle déjà vulnérables des pires conséquences sur leur santé mentale.

Nous avons besoin d'aide financière pour répondre aux urgences individuelles de chacune des personnes qui nous appelle. Le réseau de la santé. les services d'urgence (Centre de crise, CPS, policiers, ambulanciers), les intervenants scolaires continuent à nous référer les jeunes vulnérables et les familles en crise. Nous devons continuer à leur répondre afin qu'ils ne soient pas laissés seuls.